مَٰلِكِ يَوۡمِ ٱلدِّينِ
Souverain[1] du Jour de la Rétribution.
1- ملك se lit de deux façons : en allongeant la première syllabe, au sens littéral de « possesseur », ou en la raccourcissant, au sens de « roi ». La traduction par « souverain » inclut, nous semble-t-il, les deux sens. Notons que la lecture de Hafç, adoptée pour la présente traduction, opte pour la première prononciation.
يَكَادُ ٱلۡبَرۡقُ يَخۡطَفُ أَبۡصَٰرَهُمۡۖ كُلَّمَآ أَضَآءَ لَهُم مَّشَوۡاْ فِيهِ وَإِذَآ أَظۡلَمَ عَلَيۡهِمۡ قَامُواْۚ وَلَوۡ شَآءَ ٱللَّهُ لَذَهَبَ بِسَمۡعِهِمۡ وَأَبۡصَٰرِهِمۡۚ إِنَّ ٱللَّهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيۡءٖ قَدِيرٞ
L’éclair, de justesse, manque de leur ravir la vue ; chaque fois qu’il illumine pour eux (ce qui les entoure), ils y marchent, et aussitôt que tout s’assombrit autour d’eux, ils s’arrêtent. Si Allah voulait, Il prendrait leur ouïe et leur vue. Allah, en effet, est de Toute chose Infiniment Capable.
ٱلَّذِي جَعَلَ لَكُمُ ٱلۡأَرۡضَ فِرَٰشٗا وَٱلسَّمَآءَ بِنَآءٗ وَأَنزَلَ مِنَ ٱلسَّمَآءِ مَآءٗ فَأَخۡرَجَ بِهِۦ مِنَ ٱلثَّمَرَٰتِ رِزۡقٗا لَّكُمۡۖ فَلَا تَجۡعَلُواْ لِلَّهِ أَندَادٗا وَأَنتُمۡ تَعۡلَمُونَ
C’est Lui Qui a fait de la terre une couche pour vous et du ciel un toit ; (et c’est Lui) Qui a fait descendre du ciel de l’eau dont Il a fait sortir des fruits divers pour vous nourrir. Ne trouvez donc point d’émules à Allah en sachant bien (qu’Il n’en a point).
كَيۡفَ تَكۡفُرُونَ بِٱللَّهِ وَكُنتُمۡ أَمۡوَٰتٗا فَأَحۡيَٰكُمۡۖ ثُمَّ يُمِيتُكُمۡ ثُمَّ يُحۡيِيكُمۡ ثُمَّ إِلَيۡهِ تُرۡجَعُونَ
Comment mécroyez-vous en Allah alors que vous étiez morts et qu’Il vous a donné la vie ? Puis Il vous fera mourir, puis vous fera revivre, puis à Lui vous serez ramenés.[1]
1- Nous avons préféré l’emploi du passif, plus fidèle à l’expression coranique : إليه ترجعون.
هُوَ ٱلَّذِي خَلَقَ لَكُم مَّا فِي ٱلۡأَرۡضِ جَمِيعٗا ثُمَّ ٱسۡتَوَىٰٓ إِلَى ٱلسَّمَآءِ فَسَوَّىٰهُنَّ سَبۡعَ سَمَٰوَٰتٖۚ وَهُوَ بِكُلِّ شَيۡءٍ عَلِيمٞ
C’est Lui Qui, pour vous, a créé Tout ce qui est sur terre, puis S’est orienté vers (la création) des cieux et en a composé sept.[1] Lui Qui Sait parfaitement Toute chose.
1- Le verbe « composer » traduit bien la rigueur et la justesse de l’œuvre divine comme l’implique le verbe arabe سوّى. Du reste, il s’agit d’une rigueur et d’une justesse infinies, qui excèdent tout qualificatif, parce qu’elles sont attribuées à Allah, gloire Lui soit rendue.
وَإِذۡ قَالَ رَبُّكَ لِلۡمَلَـٰٓئِكَةِ إِنِّي جَاعِلٞ فِي ٱلۡأَرۡضِ خَلِيفَةٗۖ قَالُوٓاْ أَتَجۡعَلُ فِيهَا مَن يُفۡسِدُ فِيهَا وَيَسۡفِكُ ٱلدِّمَآءَ وَنَحۡنُ نُسَبِّحُ بِحَمۡدِكَ وَنُقَدِّسُ لَكَۖ قَالَ إِنِّيٓ أَعۡلَمُ مَا لَا تَعۡلَمُونَ
Lorsque ton Seigneur dit aux Anges : « Je vais installer sur terre une succession[1]», ils dirent : « Y installeras-Tu qui y sèmera le désordre et y répandra le sang, alors que nous autres sommes là à Te rendre gloire et à Te sanctifier ? » Il dit : « Je sais ce que vous ne savez pas. »
1- Le mot خليفة est, dans ce contexte, plutôt un collectif : il ne désigne pas un seul successeur ou remplaçant mais Adam et sa filiation, qui vont s’installer sur terre pour la peupler et y répandre la foi.
قَالَ يَـٰٓـَٔادَمُ أَنۢبِئۡهُم بِأَسۡمَآئِهِمۡۖ فَلَمَّآ أَنۢبَأَهُم بِأَسۡمَآئِهِمۡ قَالَ أَلَمۡ أَقُل لَّكُمۡ إِنِّيٓ أَعۡلَمُ غَيۡبَ ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلۡأَرۡضِ وَأَعۡلَمُ مَا تُبۡدُونَ وَمَا كُنتُمۡ تَكۡتُمُونَ
Il dit : « Ô Adam ! Informe-les de leurs noms.[1] » Alors, une fois qu’il (Adam) les eut informés de leurs noms, Il (Allah) dit : « Ne vous ai-Je pas dit que Je Connais les mystères invisibles des cieux et de la terre et que Je Sais ce que vous révélez et ce que vous gardez secret ? »
1- Les noms de ces choses.
فَتَلَقَّىٰٓ ءَادَمُ مِن رَّبِّهِۦ كَلِمَٰتٖ فَتَابَ عَلَيۡهِۚ إِنَّهُۥ هُوَ ٱلتَّوَّابُ ٱلرَّحِيمُ
Adam reçut alors de son Seigneur des paroles et (Allah) accepta son repentir. C’est Lui le Tout Absoluteur,[1] le Tout Miséricordieux.
1- On ne saurait traduire le mot « At-Tawwâb » التوّاب par « le Repentant » sous le prétexte de la fidélité au radical arabe. Le mot « repentant » n’a de sens que s’il est intransitif : l’homme peut être repentant, contrit, qui exprime le remords d’avoir péché. Allah, Lui, accepte le repentir mais ne peut être qualifié de « repentant ». Nous avons donc, faute de mieux, traduit par « Absoluteur » et, pour mieux rendre le superlatif de « At-Tawwâb », nous avons ajouté l’adverbe d’absoluité divine « Tout », employé d’ailleurs avec « Clément » et « Miséricordieux » (voir la note 2).
ثُمَّ عَفَوۡنَا عَنكُم مِّنۢ بَعۡدِ ذَٰلِكَ لَعَلَّكُمۡ تَشۡكُرُونَ
Puis, après cela, Nous vous avons pardonné ; peut-être serez-vous reconnaissants.
وَإِذۡ قَالَ مُوسَىٰ لِقَوۡمِهِۦ يَٰقَوۡمِ إِنَّكُمۡ ظَلَمۡتُمۡ أَنفُسَكُم بِٱتِّخَاذِكُمُ ٱلۡعِجۡلَ فَتُوبُوٓاْ إِلَىٰ بَارِئِكُمۡ فَٱقۡتُلُوٓاْ أَنفُسَكُمۡ ذَٰلِكُمۡ خَيۡرٞ لَّكُمۡ عِندَ بَارِئِكُمۡ فَتَابَ عَلَيۡكُمۡۚ إِنَّهُۥ هُوَ ٱلتَّوَّابُ ٱلرَّحِيمُ
Et lorsque Moïse eut dit à son peuple : « Ô peuple mien ! Vous vous êtes lésés vous-mêmes en prenant pour idole le Veau. Repentez–vous donc auprès de votre Créateur ! Tuez donc les coupables parmi vous : ce serait bien meilleur pour vous auprès de votre Créateur ! » Alors, Il accepta votre repentir, car c’est Lui le Tout Absoluteur, le Tout Miséricordieux.
وَإِذۡ قُلۡتُمۡ يَٰمُوسَىٰ لَن نَّصۡبِرَ عَلَىٰ طَعَامٖ وَٰحِدٖ فَٱدۡعُ لَنَا رَبَّكَ يُخۡرِجۡ لَنَا مِمَّا تُنۢبِتُ ٱلۡأَرۡضُ مِنۢ بَقۡلِهَا وَقِثَّآئِهَا وَفُومِهَا وَعَدَسِهَا وَبَصَلِهَاۖ قَالَ أَتَسۡتَبۡدِلُونَ ٱلَّذِي هُوَ أَدۡنَىٰ بِٱلَّذِي هُوَ خَيۡرٌۚ ٱهۡبِطُواْ مِصۡرٗا فَإِنَّ لَكُم مَّا سَأَلۡتُمۡۗ وَضُرِبَتۡ عَلَيۡهِمُ ٱلذِّلَّةُ وَٱلۡمَسۡكَنَةُ وَبَآءُو بِغَضَبٖ مِّنَ ٱللَّهِۚ ذَٰلِكَ بِأَنَّهُمۡ كَانُواْ يَكۡفُرُونَ بِـَٔايَٰتِ ٱللَّهِ وَيَقۡتُلُونَ ٱلنَّبِيِّـۧنَ بِغَيۡرِ ٱلۡحَقِّۚ ذَٰلِكَ بِمَا عَصَواْ وَّكَانُواْ يَعۡتَدُونَ
Et lorsque vous dîtes : « Ô Moïse ! Nous ne pouvons plus supporter de manger une seule nourriture. Prie ton Seigneur pour qu’Il fasse sortir pour nous de la terre ce qui y pousse : de ses légumes, ses concombres, son ail, ses lentilles et ses oignons. » Alors, il répondit : « Échangeriez-vous ce qui est bien meilleur contre ce qui l’est beaucoup moins? Descendez donc dans une cité quelconque et vous y trouverez ce que vous demandez ! » Et voilà qu’ils furent couverts d’humiliation et d’opprobre et s’attirèrent la colère d’Allah. Cela, parce qu’ils ne croyaient pas aux Signes d’Allah et tuaient indûment les Prophètes ; et cela, parce qu’ils désobéissaient et transgressaient.
ثُمَّ تَوَلَّيۡتُم مِّنۢ بَعۡدِ ذَٰلِكَۖ فَلَوۡلَا فَضۡلُ ٱللَّهِ عَلَيۡكُمۡ وَرَحۡمَتُهُۥ لَكُنتُم مِّنَ ٱلۡخَٰسِرِينَ
Puis, après cela,[1] vous vous êtes rétractés et, n’eussent été la grâce d’Allah et Sa miséricorde, vous eussiez été du nombre des perdants.
1- Après vous être engagés.
أَوَلَا يَعۡلَمُونَ أَنَّ ٱللَّهَ يَعۡلَمُ مَا يُسِرُّونَ وَمَا يُعۡلِنُونَ
Ne savent-ils pas qu’Allah Sait ce qu’ils taisent (dans le secret du cœur) et ce qu’ils révèlent (au grand jour) ?
وَلَمَّا جَآءَهُمۡ كِتَٰبٞ مِّنۡ عِندِ ٱللَّهِ مُصَدِّقٞ لِّمَا مَعَهُمۡ وَكَانُواْ مِن قَبۡلُ يَسۡتَفۡتِحُونَ عَلَى ٱلَّذِينَ كَفَرُواْ فَلَمَّا جَآءَهُم مَّا عَرَفُواْ كَفَرُواْ بِهِۦۚ فَلَعۡنَةُ ٱللَّهِ عَلَى ٱلۡكَٰفِرِينَ
Et quand d’Allah leur fut venu un Livre qui confirmait celui qu’ils avaient déjà– et d’ailleurs ils demandaient auparavant le soutien pour triompher des mécréants – quand leur fut venu cela même qu’ils connaissaient déjà, ils n’y crurent point. Que la malédiction d’Allah tombe donc sur les mécréants !
بِئۡسَمَا ٱشۡتَرَوۡاْ بِهِۦٓ أَنفُسَهُمۡ أَن يَكۡفُرُواْ بِمَآ أَنزَلَ ٱللَّهُ بَغۡيًا أَن يُنَزِّلَ ٱللَّهُ مِن فَضۡلِهِۦ عَلَىٰ مَن يَشَآءُ مِنۡ عِبَادِهِۦۖ فَبَآءُو بِغَضَبٍ عَلَىٰ غَضَبٖۚ وَلِلۡكَٰفِرِينَ عَذَابٞ مُّهِينٞ
Combien vil est ce prix contre lequel ils ont vendu leurs âmes en ne croyant pas à (la révélation) qu’Allah a fait descendre. Ils s’élèvent contre l’idée qu’Allah, de par Sa grâce, la fasse descendre sur qui Il veut parmi Ses serviteurs. Ils ont donc attiré sur eux-mêmes colère sur colère, et un supplice humiliant est (promis) aux mécréants.
وَلَتَجِدَنَّهُمۡ أَحۡرَصَ ٱلنَّاسِ عَلَىٰ حَيَوٰةٖ وَمِنَ ٱلَّذِينَ أَشۡرَكُواْۚ يَوَدُّ أَحَدُهُمۡ لَوۡ يُعَمَّرُ أَلۡفَ سَنَةٖ وَمَا هُوَ بِمُزَحۡزِحِهِۦ مِنَ ٱلۡعَذَابِ أَن يُعَمَّرَۗ وَٱللَّهُ بَصِيرُۢ بِمَا يَعۡمَلُونَ
Tu trouveras qu’ils tiennent à la vie plus que les autres hommes et plus que les associâtres.[1] Chacun d’eux voudrait vivre mille ans. Mais qu’il bénéficie d’une telle longévité ne lui fera point éviter le supplice… Et Allah Voit Tout ce qu’ils font.
1- Dérivé du mot « associâtrie », forgé à partir du verbe « associer ». À défaut d’autre mot, ce néologisme traduit approximativement le concept de « Al-Chirk » الشرك. Il désigne les païens et les polythéistes. Le mot est utilisé par le Dr. Saleh El-Enizi dans sa traduction des Leçons du Noble Coran et de la Sunna Purifiée du Cheikh et Dr. Saleh Al-Fawzan, Centre de traduction, Université du Roi Saoud, 2010, p.5. Pour éviter le mot « association » qui est ambigu, le Dr Saleh El-Enizi forge « associâtrie », néologisme assez heureux qu’il écrit pourtant sans accent circonflexe. Nous pensons, cependant, qu’il aurait dû aller jusqu’au bout et éviter « associateur ». Voilà pourquoi, nous forgeons à notre tour l’adjectif « associâtre » sur le modèle de « idolâtre ».
مَّا يَوَدُّ ٱلَّذِينَ كَفَرُواْ مِنۡ أَهۡلِ ٱلۡكِتَٰبِ وَلَا ٱلۡمُشۡرِكِينَ أَن يُنَزَّلَ عَلَيۡكُم مِّنۡ خَيۡرٖ مِّن رَّبِّكُمۡۚ وَٱللَّهُ يَخۡتَصُّ بِرَحۡمَتِهِۦ مَن يَشَآءُۚ وَٱللَّهُ ذُو ٱلۡفَضۡلِ ٱلۡعَظِيمِ
Ceux qui ont mécru parmi les gens du Livre, pas plus que les associâtres, ne voudraient que sur vous soit descendu le bienfait de votre Seigneur. Allah élit par Sa miséricorde qui Il veut, Allah détient les faveurs infinies.
أَلَمۡ تَعۡلَمۡ أَنَّ ٱللَّهَ لَهُۥ مُلۡكُ ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلۡأَرۡضِۗ وَمَا لَكُم مِّن دُونِ ٱللَّهِ مِن وَلِيّٖ وَلَا نَصِيرٍ
Ne sais-tu donc pas qu’Allah a la royauté des cieux et de la terre et que, en dehors d’Allah, vous n’avez ni protecteur ni allié ?
بَدِيعُ ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلۡأَرۡضِۖ وَإِذَا قَضَىٰٓ أَمۡرٗا فَإِنَّمَا يَقُولُ لَهُۥ كُن فَيَكُونُ
Créateur Originel[1] des cieux et de la terre, Qui lorsqu’Il décrète une chose dit simplement « Sois » et cette chose est.
1- Nous avons ajouté au mot « Créateur » le qualificatif « Originel » pour mieux exprimer le sens du mot arabe بديع. En effet, ce mot signifie à la fois le pouvoir de « créer » et la qualité première, toujours unique et sans cesse innovée de la « création ».
يَٰبَنِيٓ إِسۡرَـٰٓءِيلَ ٱذۡكُرُواْ نِعۡمَتِيَ ٱلَّتِيٓ أَنۡعَمۡتُ عَلَيۡكُمۡ وَأَنِّي فَضَّلۡتُكُمۡ عَلَى ٱلۡعَٰلَمِينَ
Ô Enfants d’Israël ! Rappelez-vous Ma grâce (cette grâce) dont Je vous ai comblés et Je vous ai privilégiés par rapport aux autres peuples du monde (vos contemporains).
قُولُوٓاْ ءَامَنَّا بِٱللَّهِ وَمَآ أُنزِلَ إِلَيۡنَا وَمَآ أُنزِلَ إِلَىٰٓ إِبۡرَٰهِـۧمَ وَإِسۡمَٰعِيلَ وَإِسۡحَٰقَ وَيَعۡقُوبَ وَٱلۡأَسۡبَاطِ وَمَآ أُوتِيَ مُوسَىٰ وَعِيسَىٰ وَمَآ أُوتِيَ ٱلنَّبِيُّونَ مِن رَّبِّهِمۡ لَا نُفَرِّقُ بَيۡنَ أَحَدٖ مِّنۡهُمۡ وَنَحۡنُ لَهُۥ مُسۡلِمُونَ
Dites : « Nous avons cru en Allah et en ce qui nous fut révélé et révélé à Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les Tribus[1] ; en ce qui fut donné à Moïse et à Jésus, et ce qui fut donné aux Prophètes de la part de leur Seigneur. Nous ne faisons entre eux aucune distinction. Et à Lui nous sommes Soumis. »
1- Les tribus des douze fils de Jacob.
فَإِنۡ ءَامَنُواْ بِمِثۡلِ مَآ ءَامَنتُم بِهِۦ فَقَدِ ٱهۡتَدَواْۖ وَّإِن تَوَلَّوۡاْ فَإِنَّمَا هُمۡ فِي شِقَاقٖۖ فَسَيَكۡفِيكَهُمُ ٱللَّهُۚ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلۡعَلِيمُ
S’ils croient aux mêmes (vérités) auxquelles vous croyez, ils auront alors trouvé la juste voie, et s’ils s’en détournent, ils auront fait scission (par rapport à vous). Allah te suffira (pour leur faire face). Lui, Qui Entend Tout, Lui, l’Omniscient.
قَدۡ نَرَىٰ تَقَلُّبَ وَجۡهِكَ فِي ٱلسَّمَآءِۖ فَلَنُوَلِّيَنَّكَ قِبۡلَةٗ تَرۡضَىٰهَاۚ فَوَلِّ وَجۡهَكَ شَطۡرَ ٱلۡمَسۡجِدِ ٱلۡحَرَامِۚ وَحَيۡثُ مَا كُنتُمۡ فَوَلُّواْ وُجُوهَكُمۡ شَطۡرَهُۥۗ وَإِنَّ ٱلَّذِينَ أُوتُواْ ٱلۡكِتَٰبَ لَيَعۡلَمُونَ أَنَّهُ ٱلۡحَقُّ مِن رَّبِّهِمۡۗ وَمَا ٱللَّهُ بِغَٰفِلٍ عَمَّا يَعۡمَلُونَ
Nous te voyons tourner la face vers le ciel le scrutant de tous côtés. Nous t’orientons alors vers une direction (Qibla) qui te satisfait. Tourne donc ton visage vers la Mosquée Sacrée. Où que vous soyez, vous tournerez (tous)[1] vers elle vos visages. Ceux à qui fut donné le Livre savent certainement que c’est la vérité venue de leur Seigneur. Et Allah n’est point distrait de ce qu’ils font.
1- Le passage de « tu » à « vous » montre qu’Allah s’adresse d’abord au Prophète, puis aux croyants.
وَلِكُلّٖ وِجۡهَةٌ هُوَ مُوَلِّيهَاۖ فَٱسۡتَبِقُواْ ٱلۡخَيۡرَٰتِۚ أَيۡنَ مَا تَكُونُواْ يَأۡتِ بِكُمُ ٱللَّهُ جَمِيعًاۚ إِنَّ ٱللَّهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيۡءٖ قَدِيرٞ
Il est pour chacun une direction vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc de bienfaisance. En quelque lieu que vous soyez, Allah vous fera tous revenir à Lui. Allah est de Toute chose Infiniment Capable.
فَٱذۡكُرُونِيٓ أَذۡكُرۡكُمۡ وَٱشۡكُرُواْ لِي وَلَا تَكۡفُرُونِ
Évoquez-Moi donc, Je vous évoquerai ![1] Rendez-Moi grâce et ne reniez pas (Mes faveurs sur vous) !
1- L’emploi du verbe « évoquer » nous semble préférable à « se souvenir » ou « se rappeler ». En effet, l’un des sens du verbe « évoquer » est « rappeler à la mémoire » (voir le Grand Robert).
إِلَّا ٱلَّذِينَ تَابُواْ وَأَصۡلَحُواْ وَبَيَّنُواْ فَأُوْلَـٰٓئِكَ أَتُوبُ عَلَيۡهِمۡ وَأَنَا ٱلتَّوَّابُ ٱلرَّحِيمُ
Hormis ceux qui se sont repentis, se sont amendés et ont montré (au grand jour ce qu’ils cachaient auparavant). De ceux- là J’accepte le repentir. Car Je suis le Tout Absoluteur, le Tout Miséricordieux.
وَإِلَٰهُكُمۡ إِلَٰهٞ وَٰحِدٞۖ لَّآ إِلَٰهَ إِلَّا هُوَ ٱلرَّحۡمَٰنُ ٱلرَّحِيمُ
Votre Dieu est un Dieu Unique. Nul dieu à part Lui, le Tout Clément le Tout Miséricordieux.
وَمِنَ ٱلنَّاسِ مَن يَتَّخِذُ مِن دُونِ ٱللَّهِ أَندَادٗا يُحِبُّونَهُمۡ كَحُبِّ ٱللَّهِۖ وَٱلَّذِينَ ءَامَنُوٓاْ أَشَدُّ حُبّٗا لِّلَّهِۗ وَلَوۡ يَرَى ٱلَّذِينَ ظَلَمُوٓاْ إِذۡ يَرَوۡنَ ٱلۡعَذَابَ أَنَّ ٱلۡقُوَّةَ لِلَّهِ جَمِيعٗا وَأَنَّ ٱللَّهَ شَدِيدُ ٱلۡعَذَابِ
Il est des hommes qui prennent en dehors d’Allah (des idoles qu’ils considèrent comme) Ses émules, qu’ils aiment comme Allah doit être aimé. Mais ceux qui croient ont pour Allah un amour bien plus intense. Si seulement ceux qui ont commis des injustices pouvaient voir, lorsqu’ils souffriront le supplice, que la force absolue est à Allah et qu’Allah a le supplice très dur !
إِنَّمَا حَرَّمَ عَلَيۡكُمُ ٱلۡمَيۡتَةَ وَٱلدَّمَ وَلَحۡمَ ٱلۡخِنزِيرِ وَمَآ أُهِلَّ بِهِۦ لِغَيۡرِ ٱللَّهِۖ فَمَنِ ٱضۡطُرَّ غَيۡرَ بَاغٖ وَلَا عَادٖ فَلَآ إِثۡمَ عَلَيۡهِۚ إِنَّ ٱللَّهَ غَفُورٞ رَّحِيمٌ
Il vous a seulement défendu[1] la chair de la bête morte, le sang, la viande de porc et tout animal égorgé sur lequel on aura invoqué un autre nom[2] que celui d’Allah. Celui qui pourtant en mange sous la contrainte, ni par abus ni par infraction, celui-là n’aura commis aucun péché, car Allah est Absoluteur[3] et Tout Miséricordieux.
1- Ce verbe sied mieux au lexique religieux que les verbes « interdire » ou « prohiber ». Le Grand Robert cite justement comme exemples où le verbe « défendre » est employé, sans ambiguïté, au sens d’interdire : L’islam défend l’alcool et la viande de porc.
2- C’est-à-dire les bêtes immolées par les païens et les polythéistes en adoration des idoles.
3- Nous réservons à la traduction de غفور l’adjectif « Absoluteur » tout court. Quant à l’autre attribut divin توّاب, nous le traduisons toujours par « Tout Absoluteur ».
۞لَّيۡسَ ٱلۡبِرَّ أَن تُوَلُّواْ وُجُوهَكُمۡ قِبَلَ ٱلۡمَشۡرِقِ وَٱلۡمَغۡرِبِ وَلَٰكِنَّ ٱلۡبِرَّ مَنۡ ءَامَنَ بِٱللَّهِ وَٱلۡيَوۡمِ ٱلۡأٓخِرِ وَٱلۡمَلَـٰٓئِكَةِ وَٱلۡكِتَٰبِ وَٱلنَّبِيِّـۧنَ وَءَاتَى ٱلۡمَالَ عَلَىٰ حُبِّهِۦ ذَوِي ٱلۡقُرۡبَىٰ وَٱلۡيَتَٰمَىٰ وَٱلۡمَسَٰكِينَ وَٱبۡنَ ٱلسَّبِيلِ وَٱلسَّآئِلِينَ وَفِي ٱلرِّقَابِ وَأَقَامَ ٱلصَّلَوٰةَ وَءَاتَى ٱلزَّكَوٰةَ وَٱلۡمُوفُونَ بِعَهۡدِهِمۡ إِذَا عَٰهَدُواْۖ وَٱلصَّـٰبِرِينَ فِي ٱلۡبَأۡسَآءِ وَٱلضَّرَّآءِ وَحِينَ ٱلۡبَأۡسِۗ أُوْلَـٰٓئِكَ ٱلَّذِينَ صَدَقُواْۖ وَأُوْلَـٰٓئِكَ هُمُ ٱلۡمُتَّقُونَ
La vraie vertu n’est certes pas de tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. La vraie vertu est de croire en Allah, au Jour Dernier, aux Anges, aux Livres (aux Écritures célestes) et aux Prophètes ; de donner de son bien, quel que soit l’amour qu’on lui voue, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs de grand chemin,[1] aux mendiants, et pour le rachat de ceux qui en ont besoin ; d’accomplir la Çalât et de s’acquitter de la Zakât. Quant à ceux qui honorent leur engagement quand ils s’engagent, ceux qui sont patients à la misère, à la maladie et à la dureté des combats, ceux-là sont les véridiques et ceux-là sont certes les gens pieux.
1- Nous avons employé l’expression « voyageur de grand chemin » par analogie avec l’expression consacrée « voleur de grand chemin » (dont le lieu d’intervention sont les grandes routes). L’expression est d’autant plus heureuse qu’elle s’inscrit dans une série d’assonances favorables au rythme du verset : « bien » », « orphelins », « chemin », « besoin ».